Assalamou Aleykoum wa ramatoullah wa barakatouh.
Je suis francophone, je ne comprends pas l'arabe. Je lis le Coran arabe-français dans mon téléphone lors de la prière nocturne. Je récite en arabe et je lis mentalement la traduction en français afin de méditer. Quel est le statut de cet acte ? Est-il permis ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La méditation des sens du Coran fait partie des choses demandées par la loi islamique. C’est en effet l’objectif suprême de la lecture du Coran. Il est préférable pour le prieur de prendre connaissance du sens des versets et de leur exégèse dans sa propre langue ou dans une langue qu’il comprend, en dehors de la prière, afin de se consacrer pleinement à la récitation et à la méditation. Toutefois, s’il le fait pendant la prière, certains savants ont mentionné qu’il n’y a pas de mal à cela, en particulier si la personne ne comprend pas l’arabe, à condition que cela se limite à une simple lecture des yeux, sans prononcer les mots avec la langue et sans que cela ne s’accompagne de mouvements excessifs pouvant annuler la prière.
Al-Mardâwî a dit dans Al-Insâf :
« La prière ne s’annule pas du fait de fixer longuement un livre, s’il lit dans son cœur sans prononcer avec sa langue, selon l’avis correct de l’école. C’est ce qu’ont retenu Al-Furû‘ et d’autres. L’auteur (du Moukhtassar) et d’autres ont affirmé que tel est l’avis de l’école. Et il est rapporté de l’imam Ahmad qu’il l’a lui-même pratiqué. »
An-Nawawî a dit dans Al-Majmû‘ :
« Si quelqu’un lit le Coran à partir du Moushaf, sa prière n’est pas annulée, qu’il l’ait mémorisé ou non. Il doit même le faire s’il n’a pas mémorisé la Fâtiha, comme cela a été mentionné plus haut. S’il tourne parfois les pages durant sa prière, celle-ci ne s’annule pas. De même, s’il regarde un écrit autre que le Coran et médite ce qui y est mentionné dans son for intérieur sans le prononcer, sa prière ne s’annule pas, même si cela dure longtemps, mais c’est réprouvé (makrûh). Ash-Shâfi‘î l’a mentionné dans Al-Imlâ’ et les savants de son école sont unanimes sur ce point. »
Dans An-Nihâya fî Sharh al-Hidâya d’As-Soughnâqî (3/83, numérotation électronique) :
« Si quelqu’un réfléchit à ce qui est écrit sur le mihrab, autre que le Coran, jusqu’à en comprendre le sens sans le réciter avec sa langue, sa prière est-elle valide ? L’avis correct est qu’elle l’est, car même s’il en a compris le sens, il ne l’a fait que par la vue et n’est pas considéré comme ayant parlé. Or, ce qui annule la prière, c’est la parole. »
Et Allah sait mieux.
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