Dans un livre de Fiqh des adorations selon l'école Chaféite, on trouve le texte suivant : « Quant à l'impureté Hukmiyya (subtile) : c'est celle qui n'a ni couleur, ni goût, ni odeur, ni volume, comme de l'urine qui a séché et dont aucun attribut n'est perceptible. L'endroit en est purifié par l'écoulement de l'eau dessus, même sans l'action d'un agent, comme la pluie par exemple. L'important est donc l'arrivée de l'eau, même en petite quantité, c'est-à-dire le fait de la verser sur l'impureté. » Est-ce que cela signifie que le frottement de l'impureté n'est pas nécessaire, même si l'impureté Hukmiyya est sèche ? Et est-ce que l'avis des Malékites sur l'élimination de l'impureté Hukmiyya est le même que celui des Chaféites ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Ni le frottement (fark) ni l'essorage ('asr) ne sont une condition pour la purification de l'impureté Hukmiyya chez les Chaféites. Il suffit pour cela que l'eau coule (jaryan al-ma') sur l'endroit souillé, même sans l'action d'un agent - comme la pluie, ou autre. Le passage de l'eau sur [l'endroit] équivaut à la disparition de la couleur, du goût et de l'odeur. La raison est que l'objectif, selon eux, est que l'eau purificatrice (al-ma' al-tahur) atteigne l'endroit et le pénètre, annulant ainsi le statut légal (al-hukm al-shar'i) de l'impureté.
Al-Juwayni a dit dans "Nihayat al-Matlab" : « Il suffit que l'eau passe sur l'emplacement de l'impureté une seule fois, et en rajouter est une précaution. La raison en est que ce qui est [devenu] subtil au point de n'avoir ni couleur, ni goût, ni odeur [ni corps] apparents, le passage de l'eau dessus équivaut à la disparition de la couleur, du goût et de l'odeur des impuretés substantielles ('ayniyya). » Fin de citation.
Ibn Hajar a dit dans "Tuhfat al-Muhtaj" : « (Ce qui est souillé par autre que ces deux-là) c'est-à-dire la [Mughallazha - lourde] et la [Mukhaffafa - légère] (s'il n'y a pas), c'est-à-dire s'il ne s'y trouve pas (de substance - 'ayn), signifiant que ce qui l'a souillé était Hukmiyya - celle qui n'est perceptible ni par la vue, ni par l'odorat, ni par le goût, et la 'ayniyya (substantielle) est son contraire - (il suffit que l'eau coule) sur cet endroit, par elle-même ou par autre chose, une fois, puisqu'il n'y a rien à enlever. » Fin de citation.
Quant aux Malékites, leur avis est conforme à celui des Chaféites : pour la purification de l'impureté Hukmiyya, il suffit que l'eau parvienne à l'endroit souillé.
Al-Hattab a dit dans "Mawahib al-Jalil" : « L'impureté est soit Hukmiyya, soit 'ayniyya. Pour la Hukmiyya : pour la première, il suffit que l'eau parvienne à l'endroit. » Fin de citation.
En résumé, le frottement n'est pas une condition pour la purification de l'impureté Hukmiyya dans l'école Chaféite, ni chez les Malékites. Il suffit pour cela que l'eau coule sur l'endroit, comme nous l'avons mentionné.

Et Allah sait mieux.