La femme ayant ses menstrues ou ses lochies et le voyageur, doivent-ils jeûner le reste de la journée du Ramadan si ces excuses disparaissent ?
Eclaircissement : Une femme ayant ses menstrues et une autre ses lochies sont entrées en état de pureté durant une journée du mois de Ramadan, le voyageur qui arrive à destination durant une journée du mois de Ramadan et le malade qui guérit durant cette journée, doivent-ils être considérés comme l’enfant qui devient pubère ou le mécréant qui embrasse l’Islam une journée du mois de Ramadan ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Vous avez mentionné dans votre question le cas de celui qui embrasse l’Islam après l’apparition de l’aube d’une journée du mois de Ramadan, ou de celui qui devient pubère, ou de la femme qui se purifie des menstrues ou des lochies, ou de celui qui retrouve sa raison ou qui guérit de sa maladie, ou de celui du voyageur qui revient de voyage et vous avez demandé s’ils doivent jeûner le reste de cette journée ou non ? Cela est sujet à divergence entre les oulémas.
L’école des hanafites et l’avis le plus manifeste les hanbalites préconisent que ces personnes sont obligées de jeûner le reste de cette journée, mais les malékites et les chaféites disent qu’elles ne le doivent pas, c’est également un autre avis de l’imam Ahmad et une recommandation de l’imam al-Châfi'î a adopté.
L’avis le plus pertinent est qu’ils n’ont pas à jeûner le reste de cette journée, car il est parmi eux des personnes qui n’ont pas le droit de jeûner, à savoir la femme ayant ses menstrues et celle ayant ses lochies ; d’autres qui ne sont pas concernées par le jeûne, à savoir le jeune garçon et le fou ; d’autres encore qui ne doivent jeûner qu’à condition d’avoir déjà embrassé l’Islam, à savoir le mécréant ; ou qui ont le choix de jeûner s’ils en sont capable ou de ne pas le faire s’ils le désirent, il s’agit du malade et du voyageur.
Par ailleurs, il est notoire qu’il n’existe aucune controverse quant au fait que la femme qui redevient pure après avoir eu ses menstrues ou ses lochies, le voyageur qui est revenu de voyage, ou le malade qui guérit, ne sont pas rétribués s’ils jeûnent ce jour-là, et qu’ils doivent refaire le jeûne un autre jour. Comment donc seraient-ils obligés de jeûner le reste de cette journée ?
Cependant, ils ne doivent pas montrer qu’ils ne jeûnent pas devant quelqu’un qui ne connaît pas leur excuse, pour éviter d’être l’objet d’accusation ou de sanction.
Par contre, les oulémas divergent sur la question de savoir si le mécréant, le jeune garçon et le fou doivent rattraper les journées de jeûne non observé, et s’ils doivent rattraper la journée où leur excuse a disparu ? Les malékites pensent que le fou doit rattraper les journées de jeûne non observé, et ce, depuis qu’il est pubère et même si l’état de folie a duré des années. Abû Hanîfa, quant à lui, a dit : « S’il devient fou durant tout le mois de Ramadan, il ne doit pas le rattraper, et s’il retrouve la raison durant une partie de ce mois, il rattrape tout le mois. »
Al-Awzâ'î a dit : « Le jeune garçon qui n’a pas jeûné, mais qui était capable de le faire, doit rattraper les journées de jeûne de ce mois non observé (avant qu’il ne devienne pubère). » 'Atâ’ a dit : « Le mécréant (qui embrasse l’Islam en ce mois) doit rattraper les jours non jeûnés. » Cependant, la majorité des oulémas disent qu’ils ne doivent pas les rattraper.
Néanmoins, selon Abû Hanîfa, Mâlik, al-Châfi'î et un des avis d’Ahmad, ils ne doivent pas rattraper le jour où leur excuse a disparu. Mâlik recommande au mécréant qui embrasse l’Islam de jeûner (le reste de la journée) puis de la rattraper. Abû Hanîfa dit : « Si un fou retrouve la raison avant le déclin du soleil à partir de son zénith et avant d’avoir mangé et qu’il nourrit l’intention de jeûner, il doit alors jeûner ; et s’il ne le fait pas, il doit rattraper la journée. » Dans une autre narration, Ahmad pense que ces personnes ne doivent pas rattraper cette journée. Les malékites pensent, comme les chaféites selon leur avis le plus pertinent et les hanbalites selon l’un des avis de leur école, que si un garçon atteint l’âge de la puberté et qu’il jeûne, il doit continuer sa journée de jeûne et il ne doit rien rattraper. L’avis le plus pertinent est que le mécréant, le fou et le jeune garçon ne doivent rattraper ni les journées manquées ni le jour où leur excuse a disparu, parce qu’il n’existe aucune preuve qui les oblige à le faire et il en est de même pour la femme en période de menstrues, ou de lochies, le malade et le voyageur.
Les hanafites disent que, si une personne perd connaissance durant tout le mois de Ramadan, elle doit le rattraper, et si elle perd connaissance après une nuit du mois, elle rattrape la partie du mois durant laquelle elle avait perdu connaissance, sauf le jour suivant cette nuit car elle avait nourrie l’intention de jeûner ce jour-là.
Les malékites, les chaféites et les hanbalites disent : « Si une personne perd connaissance durant toute une journée, elle n’est pas considérée comme ayant jeûné et elle doit rattraper le jeûne de ce jour-là, et c’est l’avis le plus pertinent, car le jeûne exige l’intention et l’abstention, or la personne qui perd connaissance ne s’abstient pas de nourriture ni de ce qui invalide le jeûne s’il est pratiqué de manière intentionnelle, elle est donc comparable à une personne malade et doit rattraper ce qu’elle a manqué. Si par contre, elle reprend connaissance une partie de la journée, en son début ou à sa fin, son jeûne est valide selon les hanbalites. Les malékites disent que son jeûne est valide si sa perte de connaissance a lieu pendant une petite partie de la journée.
Et Allah sait mieux !
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