Nous sommes un centre islamique implanté au Canada et avons l'intention d'organiser un concours coranique durant le mois de Ramadan, si Allah le veut. Le concours devrait avoir lieu comme suit :
Nous imprimons les prospectus spécifiques au concours et les vendons à un prix symbolique aux participants afin de subventionner les coûts du concours (impression, prix...)
Ensuite, nous dépensons le montant restant éventuellement dans les diverses activités du centre en demandant à chaque personne désirant participer au concours de payer 2 dollars. Celui qui ne paye pas ce montant ne peut dès lors pas participer. Cela est-il permis ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les savants s'accordent sur la permission de la compétition avec un prix à la clé pour le tir, la course de chameaux et la course de chevaux, et cela, que la récompense provienne d'un des participants ou de quelqu'un qui n'y participe pas. Le Prophète () a dit :
« La compétition avec un prix à la clé n'est pas permise sauf pour le tir, la course de chameaux et la course de chevaux. » (al-Tirmidhî, al-Nasâ'î, Abû Dâwûd)
Ensuite, les savants divergèrent sur toute autre compétition que ces trois là comme la course à pied, la course d'éléphants, la course d'ânes et de mulets, la compétition en natation, en lutte et en haltérophilie.
Ils divergèrent également à propos des concours comme ceux de mémorisation du Noble Coran, de hadiths prophétiques ou de recherche en science religieuse. Un groupe de savants permit ce type de concours avec prix et c'est là l'avis prédominant.
L'imam ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Question 11 : les concours de mémorisation du Coran, de hadiths et de jurisprudence et autres sciences bénéfiques, assortis d’un prix sont-ils permis ? Les écoles jurisprudentielles malékite, hanbalite et chaféite l'interdirent, mais l'école hanéfite et notre cheikh le permirent. Ibn Abd il-Barr rapporta également cet avis de l'imam al-Châfi'î. Or, ce type de concours est plus digne d’être organisé que ceux de combat, de lutte et de natation. Ainsi, si certains permirent l’octroi d’un prix pour les compétitions citées, alors a fortiori pour des concours de science religieuse. Cela ressemble au pari engagé par al-Siddîq avec les mécréants de Quraych concernant la véracité de ce dont il les avait informés. Nous avons vu qu'il n'y a aucune preuve légale de l'abrogation de cela et qu'al-Siddîq s’engagea dans ce pari après l'interdiction des jeux de hasard ainsi que l’affirmation que la religion est fondée sur l'argument et le djihâd. Par conséquent, s'il est permis de parier sur les outils du djihâd, alors a fortiori de concourir en science religieuse. Cet avis est l'avis prédominant. » (Al-Furûsiyya)
Il a dit dans un autre passage du même livre : « Si le Législateur permet les concours de tir, de chevaux et de chameaux parce que cela incite à apprendre l'équitation et à se préparer pour le djihâd, alors a fortiori les concours de sciences religieuses et l'argumentation qui peuvent ouvrir les cœurs, exalter l'Islam et faire découvrir son Message. Tel est l'avis des savants de l'école hanéfite et du cheikh al-Islâm ibn Taymiyya. »
Le livre de l'école hanéfite intitulé Tabyîn al-Haqâ'iq mentionne : « Partant de cela, si des jurisconsultes se mesurent sur des questions et que la condition est émise que celui qui a raison gagnera une récompense, cela est permis si cette récompense ne provient d'aucun participant comme nous l'avons mentionné pour la course de chevaux, car la signification est la même pour tous les types de concours, étant donné que l'apprentissage de la religion est dans les deux cas une manière de renforcer la religion et d'exalter la Parole d'Allah. »
Le livre de l'école hanbalite intitulé al-Insâf mentionne : « Quant à la lutte et la course à pied ou toute autre chose du genre, ce sont des actes d'obéissance si leur but est de soutenir l'Islam. De ce fait, la récompense perçue pour ce type de compétition l’est à juste titre.
Ainsi, la récompense accordée au vainqueur d’une compétition est permise si cela permet d'aider la religion tout comme ce fut le cas pour le pari dans lequel s’engagea Abû Bakr al-Siddîq.
Tel est l'avis du Cheikh Taqî al-Dîn, qu'Allah lui fasse miséricorde, qui indiqua que c'est l'un des deux avis de notre école en s'appuyant sur ce que mentionna ibn al-Bannâ. Ibn Muflih a dit dans Al-Furû' : "Il semble qu'il soit permis de s’engager dans un pari assorti d’une récompense dans le domaine de la science religieuse, car la religion est fondée sur le djihâd et la science."
Tel est le choix apparent de l’auteur du livre al-Furû' qui est un bon avis. »
En résumé, deux choses indiquent la permission de ce genre de choses :
Le pari d’Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, que le Prophète () approuva, et l’analogie entre les concours de sciences scientifiques et les courses de chevaux, de chameaux et de tir dont la licéité est stipulée par les textes.
Le point commun entre tout cela est que cela renforce la religion et exalte la parole d'Allah.
Il ne fait d'ailleurs aucun doute que le fait que certaines associations proposent des récompenses pour les concours coraniques est une chose qui stimule et encourage les musulmans à la mémorisation du Livre d'Allah. Or, cela permet de préserver la religion.
Par conséquent, il vous est permis de faire ce que vous faites à deux conditions :
- Il doit y avoir une ou plusieurs personnes neutres qui rendent cela licite en participant au concours sans payer le prix de leur poche (si elles perdent).
- Vous ne devez percevoir aucune somme d'argent allant au-delà des dépenses nécessaires pour l'organisation de ce concours et les récompenses accordées. Si l'argent récolté dépasse ces dépenses, vous devez alors le rendre à leurs propriétaires ou leur demander la permission de le dépenser pour votre centre islamique.
Et Allah sait mieux.
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