Quelle est la sentence relative à l’acte des gens du commun qui lèvent l’index lors du passage du cortège funèbre d’un musulman ? Que devons-nous faire quand le cortège funèbre d’un non-musulman passe devant nous ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Aucune preuve n’affirme à notre connaissance la légitimité de lever l’index lors du passage d’un cortège funèbre, et aucune opinion des oulémas ne l’indique non plus. Ainsi, cet acte n’est pas légitime car rien dans la Sunna ne l’affirme.
Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) nous a ordonné de nous lever lorsqu’un cortège funèbre passe près de nous ou que nous passons près d’un cortège funèbre. Il (Salla Allahou Alaihi wa Salam) se leva même lorsqu’un cortège funèbre d’un homme juif passa près de lui.
D’après ‘Âmir ibn Rabî’a, le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) a dit :
«Lorsque l’un de vous aperçoit un convoi funèbre, il doit, s’il ne l’accompagne pas, se lever jusqu’à ce que le convoi l’ait dépassé, à moins que le brancard ne soit déposé à terre avant ce moment-là.» (Boukhari)
De même, d’après Djâbir ibn ‘Abd Allah, et de son père, le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) a dit : Un convoi funèbre venant à passer devant nous, le Prophète se leva et nous en fîmes autant ; puis nous lui fîmes observer que c’était le convoi d’un juif. Il répondit en disant : « Lorsque vous voyez un convoi funèbre, levez-vous» (Boukhari)
Toutefois, de nombreux jurisconsultes, y compris Mâlik, al-Châfi’i et l’Imam Ahmad ont jugé abrogé le fait de se lever en apercevant un cortège funèbre. C’est pourquoi, ils n’ont pas recommandé de le faire. Dans ce sens, ils ont tiré argument du hadith rapporté par Mâlik selon lequel le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) se levait d’abord en apercevant un convoi funèbre, puis plus tard il resta assis. Il est rapporté d’après ‘Ali ibn Abî Tâlib : « Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) se levait lors du passage d’un cortège funèbre devant lui, puis resta assis par la suite » [Abû Dâwûd, Mâlik, (al-Albâni : sahîh)]. Ainsi, d’après cette opinion, il n’est pas légitime de se lever, que le cortège funèbre concerne un musulman ou un non-musulman.
Par contre, d’autres oulémas ont continué à appliquer les hadiths autorisant le fait de se lever au passage du cortège funèbre. Ils ont estimé que le hadith mentionné abolissant cette sentence n’était pas clair quant à l’abrogation car on peut le comprendre de différentes manières. C’est l’opinion retenue par al-Nawawi, qu’Allah lui fasse miséricorde, qui, après avoir détaillé la divergence entre les oulémas, a dit dans son ouvrage intitulé al-Madjmû’ : « Les hadiths sahîhs rapportés par Boukhari et Mouslim affirment que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) a ordonné de se lever devant tout cortège funèbre et de rester debout jusqu’à ce que le convoi soit passé ou que le cercueil ait été posé. Il a également ordonné à celui qui suit un cortège funèbre de ne pas s’asseoir près de la tombe avant que le cercueil n’ait été posé.
Puis les oulémas ont eu des avis divergents quant à l’abrogation de ce hadith. Al-Châfi’i et la majorité des oulémas de son école ont indiqué que cette sentence avait été abolie et que personne n’avait l’ordre de l’appliquer à présent, que ce soit en suivant le cortège funèbre ou en le voyant passer ».
Il dit par la suite : « Al-Mahâmili a dit : ‘ Il est détestable à notre avis, et pour tous les jurisconsultes, de se lever pour le cortège funéraire’. Il est rapporté d’ibn Mas’ûd al-Badri qu’il se levait en apercevant un convoi funèbre. Contrairement à l’opinion de la majorité des adeptes chaféites, al-Metwalli le Chaféite a dit dans son ouvrage intitulé al-Tatimma : ‘Il est recommandé que celui qui aperçoit un convoi funèbre passer près de lui se lève et s’il suit le cortège de ne s’asseoir qu’au moment où l’on pose le cercueil’. Cette opinion est celle que nous avons choisie. En effet, les hadiths qui ordonnent de se lever sont sahîhs, alors que seul le hadith rapporté par ‘Ali, , incite à s’asseoir, mais son caractère abrogeant n’est pas clair, voire on n’y trouve pas d’abrogation car il envisage la possibilité de s’asseoir dans le but d’indiquer la permission de le faire. Et Allah sait mieux. Puis al-Nawawi a cité les opinions des oulémas en la matière, et a dit : ‘Nous avons mentionné l’avis de notre école qui est le même que celui de Mâlik et d’Ahmad’».
Cette opinion concerne celui devant qui passe le cortège funèbre d’un musulman comme d’un incroyant. Mais concernant l’incroyant, il n’est prescrit ni de suivre son cortège ni de prendre part à la cérémonie.
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