Un musulman qui se rend à la mosquée pour faire la prière doit-il inviter les musulmans qui se trouvent avec lui à l’accompagner ? J’aimerais que vous preniez en considération les situations suivantes :
1- Le musulman sait préalablement que ses coreligionnaires se vexeront s’il les invite à venir avec lui à la mosquée, car ils n’aiment pas que quelqu’un leur impose une chose, et s’il les invite, ils l’éviteront le lendemain d’une manière ou d’une autre. N’est-il pas préférable pour lui d’essayer de consolider leur foi pendant qu’il est parmi eux, et de leur laisser ensuite le choix d’aller ou non à la mosquée ? Peut-il les traiter avec bienséance et essayer de les appeler indirectement à la raison ? Le musulman dans ce cas est-il autorisé à se rendre à la mosquée sans les inviter directement à l’accompagner, car ils ne lui pardonneront pas ce comportement ?
2- Certains musulmans sont très absorbés par leur vie quotidienne. Lorsqu’ils rencontrent accidentellement des gens qui peuvent les inviter à se rendre avec eux à la mosquée, ils les évitent. Cependant, si on fait preuve d'un bon comportement à leur égard, cela peut avoir une influence positive, mais ils n’aiment pas que quelqu’un leur demande d’aller à la mosquée. Dans ce cas, le musulman est-il autorisé à appeler ces gens à la raison par la bonne exhortation et le bon comportement, sans les inviter à se rendre à la mosquée, étant donné que, quand ils sont certains que personne ne les appelera à aller la mosquée, ils ne refusent pas l’exhortation et on peut alors les appeler à la raison ?
Louange à Allah, et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La prescription du bien et la proscription du mal figurent parmi les fondements de la religion. C’est un devoir qui incombe à chaque musulman, dans la mesure de ses capacités. Mais il faut selon les oulémas prendre en considération les avantages et les inconvénients de chaque situation. Autrement dit, si la proscription du mal provoque un mal plus grand, il faut y renoncer. Si elle entraîne la disparition du mal et provoque l’apparition d’un autre, cela doit faire l’objet d’une réflexion. Et si elle provoque un mal moins grand ou ne provoque aucun mal, il faut l’appliquer.
Selon la majorité des oulémas, savoir ou croire que la personne exhortée n’obtempèrerait pas ne justifie pas qu’on renonce à la prescription du bien et la proscription du mal, puisque l’une des finalités de cette dernière consiste à fournir les preuves massues à la personne religieusement responsable et à prêcher les enseignements de l’Islam. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Ils répondirent : “Pour dégager notre responsabilité vis-à-vis de votre Seigneur ; et que peut-être ils deviendront pieux” » (Coran 7/164).
Cet équilibre sensible exige de passer outre ses propres désirs qui peuvent nous suggérer que l’intérêt réside dans la renonciation à la proscription du mal, ce qui n’est pas vrai.
Donc, vous devez, cher frère, encourager le bien et déconseiller le mal autant que faire se peut, en faisant preuve de sagesse, de bonne exhortation et en utilisant les meilleurs moyens possibles, de manière à ne pas provoquer le rejet de votre interlocuteur. Vous ne devez pas craindre que celui que vous conseillez vous mésestime ou vous évite. Si vous croyez que l’exhortation n’aboutira pas immédiatement, que votre interlocuteur sera tellement agacé qu’il refusera tout conseil ultérieur, et si le conseil graduel est plus efficace, vous ne commettez aucun péché à y procéder, puisque l’essentiel c’est d’être utile à votre interlocuteur. Cependant, si vous pensez probable ou avez la certitude, que l’indulgence avec cette personne ne sera pas utile, alors vous devez prendre l’initiative de la conseiller immédiatement pour vous rendre quitte de cette responsabilité et pour lui présenter les preuves.
La prière est un acte cultuel important, et celui qui la néglige est en grave danger. Vous devez rappeler cela à vos coreligionnaires. Vous devez leur dire que la situation de celui qui abandonne la prière est pire que celle du fornicateur, du consommateur d’alcool et du meurtrier réunis. Il encourt le châtiment divin ici-bas et dans l’au-delà et selon certains oulémas, il apostasie l’Islam.
Quant à l’obligation de la prière en commun, elle fait l’objet de divergences, mais selon l’avis prépondérant des oulémas, c’est une obligation qui incombe aux hommes adultes.
Cependant, la prière en commun ne doit pas nécessairement être effectuée à la mosquée, et si un groupe de personnes se réunit et fait la prière en commun à un autre endroit que la mosquée, il en sera récompensé. Vous ne devez donc pas, cher frère, vous abstenir d’appeler vos compagnons à accomplir la prière, compte tenu de l’importance de cet acte d’adoration que nous venons de montrer.
Et Allah sait mieux.
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