As-salam alaykoum
Quelqu'un qui obéit à ses parents dans le but de ne pas être reprimandé par ceux-ci voit-il son acte recompensé vu qu'en premier lieu l'intention n'est pas pour Dieu ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Toute bonne œuvre n'est rétribuée que si elle est accomplie avec l'objectif d'en être récompensé par Allah, car 'Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Les actions ne valent que par les intentions (de leurs auteurs) et chacun sera rétribué selon son intention. Celui qui aura émigré par amour pour Allah et Son Messager, sera rétribué pour avoir émigré par amour pour Allah et pour Son Messager. Et celui qui aura émigré dans le but d'acquérir des biens terrestres, ou afin de trouver une femme à épouser, sera rétribué en fonction du but qui aura déterminé son voyage. » (Boukhari, Mouslim)
Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Tout acte a donc obligatoirement une origine et un objectif. Tout acte ne devient un acte d'obéissance et d'adoration que si son origine est la foi, de telle sorte que sa motivation soit la foi pure et si son objectif est la satisfaction d'Allah et Sa récompense. » Ainsi, si l'enfant n'obéit à ses parents que par crainte de leur réprimande, il manque alors la récompense de cette obéissance ».
Cependant, il faut noter un détail qui est que la foi et l'obéissance à Allah peuvent être à l'origine d'un acte sans toutefois que son auteur ne recherche la récompense et la satisfaction d'Allah pour celui-ci. Dans ce cas, il est récompensé pour son acte, mais n’obtient pas la récompense de la recherche de la satisfaction d'Allah. Le cheikh al-'Uthaymîn a dit : « Les œuvres pieuses sont de deux types : le premier type est celui des œuvres qui ne sont profitables qu'à soi-même et qui, accomplies par l'homme avec intention lui valent une récompense même si l'intention était uniquement d'accomplir son devoir. Cela signifie que même si l'homme ne recherche pas la récompense et la satisfaction d'Allah en accomplissant une telle œuvre et émet uniquement l'intention d'accomplir son devoir, il n'en reste pas moins récompensé.
Le deuxième type est celui des actes d'adoration profitables à autrui. Ceux-ci sont récompensés en fonction du profit qu'en tire autrui même si la personne n'avait aucune intention en les accomplissant. C'est pourquoi le Prophète () a dit que celui qui cultive une terre ou plante un arbre dont un animal se nourrit ou dont une partie de la récolte est volée sera récompensé pour cela même si son intention n'était pas celle-ci. En effet, tant qu'il existe là un bénéfice pour autrui, l'homme en est récompensé. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
"Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. [...]" (Coran 4/114) :
cela vaut pour l'homme qui réconcilie deux personnes, simplement dans le seul but de la réconciliation, et sans recherche de la récompense divine, car cela comporte un bien.
Puis Allah, exalté soit-Il, dit ensuite (sens du verset) :
"[...] Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme ." (Coran 4/114) :
il s'agit ici d'un bien supplémentaire par rapport à celui mentionné au début du verset. Ainsi, enlever une chose nuisible du chemin est un bien pour autrui pour lequel l'homme sera récompensé même s'il n'avait aucune intention particulière en le faisant. »
Et Allah sait mieux.
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