Je suis étudiant. Pouvez-vous me dire la méthode que vous utilisez pour émettre une fatwa ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La fatwa est quelque chose de sérieux et possède un statut important en Islam. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et ils te consultent à propos de ce qui a été décrété au sujet des femmes. Dis : "Allah vous donne Son décret là-dessus [...]" » (Coran 4/127)
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Ils te demandent ce qui a été décrété. Dis : "Au sujet du défunt qui n'a pas de père ni de mère ni d'enfant, Allah vous donne Son décret [...]" » (Coran 4/176)
Le Prophète () avait la charge de cette responsabilité de son vivant et cela faisait partie de son rôle de messager. Allah, exalté soit-Il, le chargea de cette responsabilité en disant (sens du verset) :
« [...] Et vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre pour eux et afin qu'ils réfléchissent. » (Coran 16/44)
Quant au mufti, il est le successeur du Prophète () dans ce rôle - qu'Allah nous aide et nous pardonne en cas d'erreur -. Le mufti est donc un signataire d'Allah.
Ibn al-Mutakarrir a dit : « La science est une souscription entre Allah et Sa création, voyez donc comment il a atteint une place entre eux. »
La pratique sur ce site est de délivrer une fatwa en se basant sur le Coran, la Sunna, le consensus et l'analogie. Ensuite, si divergence il y a, nous prenons alors l'avis prédominant et celui dont la preuve est la plus solide sur la question. Nous ne choisissons pas un avis et en délaissons un autre en fonction de notre bon vouloir.
L'imam al-Nawawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a déclaré que le mufti n'a pas le droit de choisir l'avis qu'il veut sur une question où il existe deux avis, mais qu’il doit plutôt prendre l'avis prédominant.
Il ne fait aucun doute qu'une fatwa peut différer d'un mufti à l'autre en fonction du degré de connaissance de chacun. Nous ne suivons pas non plus les dispenses de certaines écoles et les erreurs de certains savants, car certains savants dont Abû Is-hâq al-Marwazî et Ibn al-Qayyim ont dit que celui qui fait cela est un impie. Celui qui le fait commet donc une erreur, car l'avis prédominant est l'avis que le mufti pense être le décret d'Allah. Par conséquent, délaisser l'avis prédominant pour un autre dans le seul but de faciliter les choses est un mépris de la religion.
La personne qui pose une question doit poser cette dernière à quelqu'un connu pour sa science et sa piété et si deux réponses lui sont données, elle ne peut choisir celle qu'elle désire, mais doit plutôt choisir celle du mufti qu’elle juge le plus savant et le plus pieux.
Al-Châtibî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Une personne n'a pas le choix, car avoir le choix signifierait qu'on abandonne sa responsabilité. C'est pourquoi en laissant le choix à certains de suivre aveuglément une école jurisprudentielle, il ne leur reste alors plus d'autre référence dans leur choix que de suivre leurs passions et leurs désirs. En effet, tout avis est basé sur un décret d'Allah sur la question après analogie faite par le mufti. Il n'est donc pas permis à une personne de choisir entre deux avis sans savoir lequel est prédominant en procédant comme décrit précédemment ou, selon certains, en prenant l'avis le plus prudent. »
Il faut aussi savoir que la fatwa d'un mufti ne sauve en rien du jugement d’Allah si celui qui interroge sait que la réponse aurait dû être en réalité différente de celle du mufti tout comme le jugement d'un juge ne lui bénéficie en rien d'après le hadith dans lequel le Prophète () a dit :
« Celui auquel j'octroie un droit quelconque appartenant à son frère, qu'il ne le prenne pas, car je ne fais là que lui donner une portion de l'Enfer. » (Boukhari)
Les divergences sont réelles dans les efforts d’interprétation jurisprudentielle, mais personne ne doit croire que la simple fatwa d'un jurisconsulte lui rend licite ce à propos de quoi il interroge et cela, qu'il ressente une hésitation en raison de sa connaissance de la réalité de la situation, du doute ou de l'ignorance de celle-ci ou en raison de sa connaissance de l'ignorance du mufti ou de sa complaisance dans ses réponses ou encore parce qu’il sait que ce mufti est connu pour son recours aux ruses et aux dispenses contraires à la Sunna ou pour toute autre raison empêchant d'avoir confiance en l'avis du mufti. La personne qui pose une question doit donc craindre Allah. Il faut savoir que certaines divergences sont légitimes et d'autres non. Or ce qui est licite peut être mis en pratique par tous, alors que ce qui ne l’est pas ne peut être mis en pratique par personne. Les fatwas publiées sur ce site sont soumises à de nombreuses révisions avant toute publication et nous ne vantons personne auprès d'Allah. Nous implorons Allah d'accorder le succès aux musulmans, de les aider dans leurs affaires religieuses et mondaines et de nous pardonner nos erreurs.
Et Allah sait mieux.
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