Je voudrais une explication claire [des règles de pureté rituelles] s’appliquant à un individu atteint d'une lésion de la moelle épinière. Celui-ci est incapable de contrôler et de sentir les mouvements de sa vessie et de ses intestins et utilise un cathéter et une couche. Un aide-soignant change sa couche régulièrement. Actuellement, il effectue le Tayammum (ablutions sèches) pour se purifier à chaque fois que le moment de la Salat (prière rituelle) est venu. L’aide-soignant change sa couche le matin et le soir. Est-il obligatoire de faire sortir l'urine du sac d’urine à chaque fois que l'heure de la prière est venue ? Qu'en est-il de la couche ? Comme il n'a pas de sensations, il lui est difficile de savoir s'il y a des selles ou non. Aussi, il est incapable de changer sa couche par lui-même. L’aide-soignant vient 2 fois par jour uniquement, le matin et le soir […]. Dans ces conditions, lorsque l'Adhan (appel à la prière) est fait, le malade fait simplement le Tayammum en utilisant de la terre et prie. Est-ce qu’il est correct d’agir de la sorte ? Jazâkum Allahu Khair (qu’Allah vous récompense) !
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La règle de base est qu'il incombe à celui qui prie d'éliminer complètement l'impureté rituelle avant de prier. De même, l’accomplissement du Wudu’ (ablutions avec de l’eau) est la règle de base plutôt que le Tayammum (ablutions sèches). Cependant, si la situation de cette personne est telle que décrite dans la question, c’est-à-dire qu’il est incapable de contrôler la sortie de son urine ou de ses selles, de changer sa couche et le sac d'urine pour chaque prière, ainsi qu’effectuer le Wudu’ par lui-même, sans personne pour l'aider (alors, sachez que) Allah, le Très-Haut, ne charge pas une âme au-delà de sa capacité. Dans de telles conditions, cette personne doit accomplir le Tayammum et prier. Si le fournisseur de soins de santé vient avant l'expiration de l'heure de chacune des prières, il doit plutôt attendre que le fournisseur de soins de santé vienne le débarrasser de l'impureté. Si celui-ci peut lui fournir de l'eau pour effectuer le Wudu’ ou l'aider à le faire, ce serait bien. Sinon, il doit effectuer le Tayammum et prier. S’il peut regrouper les prières qui peuvent l'être (Dhohr avec le 'Asra et le Maghreb avec le 'Ichâ) fin de les exécuter dans un état de pureté rituelle parfaite, cela vaut mieux que d'exécuter chaque prière séparément à l'heure prescrite en état de pureté imparfaite. Le Cheikh al-Islâm ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre Majmû’ al-Fatâwa, à propos de la prière des gens qui ont des excuses, comme la maladie ou l'incapacité à effectuer la purification rituelle :
« L’excuse lui permet deux choses : elle lui permet de laisser de côté ce qu'il est incapable d'accomplir (des obligations de la prière) et elle lui permet de combiner les prières. Par conséquent, lorsqu'une personne n'est pas en mesure d'accomplir certaines obligations de la prière, elle en est dispensée et ces dernières ne sont pas exigées d’elle.
Allah, le Très-Haut, dit (selon la traduction du sens du verset) :
« Craignez Allah autant que vous le pouvez. » (Coran 64/16)
« Allah ne charge pas une âme au-delà de sa capacité. » (Coran 2/286)
Le malade doit prier en fonction de son état. Le Prophète () a dit à 'Imrân ibn Husayn, qu'Allah soit satisfait de lui : « Prie en position debout et si tu ne le peux pas, prie en étant assis et si tu ne le peux pas, alors prie en étant allongé sur le côté. » Dans ce cas, les obligations qu'il ne peut accomplir sont levées, telles que se lever, s'asseoir ou faire le Rukû’ (inclination) et le Sujûd (prosternation). Au lieu de cela, il doit accomplir [les obligations] dont il est capable. S'il peut effectuer les ablutions avec de l'eau, il doit le faire. S'il ne peut pas le faire, en raison de l’indisponibilité de l'eau ou de la peur d’un préjudice lors de son utilisation, il doit exécuter le Tayammum et prier. Aussi, il n'est pas tenu de compenser la prière en raison du manque de certaines de ses obligations, telles que se lever ou s'asseoir, selon le consensus des oulémas. De même, il n'est pas tenu de compenser la prière lors de son exécution avec le Tayammum, selon le consensus des oulémas. Même s'il y a une impureté rituelle sur son corps et qu'il est incapable de l'enlever, il doit effectuer la prière et il n'est pas tenu de la rattraper selon l'avis de la grande majorité des oulémas.» Fin de citation
Et Allah sait mieux.
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