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Les règles de la Zakât donnée aux parents et pour marier sa sœur

Question

Je suis à l’étranger, je subviens aux besoins de ma famille, ma femme et mes enfants. À côté de cela, j’envoie chaque mois de l’argent à mon père pour participer aux frais au vu de la situation économique catastrophique que connait mon pays. Quel est le statut de cet argent que j’envoie ? Est-il considéré comme une aumône ou comme une Zakât ? En outre, durant ces années, j’ai pu économiser un million de guinées et je compte les utiliser pour un projet quand je retournerai m’installer dans mon pays. Dois-je payer la Zakât sur cet argent ? Sachant que j’ai une petite sœur sur le point de se marier, mais mon père ne peut pas assumer les frais de mariage. C’est donc moi et mon frère qui allons le faire. M’est-il possible d’utiliser l’argent de la Zakât de ce million de guinées pour ce faire ?
Soyez-nous utiles, qu’Allah vous fasse miséricorde.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Ce que vous donnez à vos parents est compté comme une aumône. Et c’est la meilleure qui soit, puisque comme il est rapporté de source sûre dans un hadith : « [...]. Tandis que celui qui fait l’aumône à un parent est doublement récompensé : pour avoir fait la charité et pour avoir respecté les liens de parenté. » Rapporté par Tirmidhî.
Il n’est pas permis de considérer cet argent que vous donnez à vos parents comme une Zakât. En effet, on ne peut pas donner sa Zakât à ses parents. C’est un principe de base, de même que l’expiation d’une faute, on ne peut pas reverser l’expiation à ses parents. La raison à cela est que les dépenses d’entretien des parents reviennent en principe à leur enfant. Ibn Al-Mundhir a mentionné que ce point est l’objet du consensus des savants.
Certains savants ont indiqué qu’il y a une exception à ce principe dans certains cas dont les suivants :
Leur donner la Zakât pour régler leur dette, cela est permis, puisque les enfants n’ont pas pour obligation de payer les dettes des parents. Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya et les savants qui sont d’accord avec lui sur ce point affirment que dans le cas où l’enfant n’est pas en mesure de subvenir aux besoins de ses parents, alors il peut leur donner l’argent de sa Zakât.
Cheikh Abd Al-‘Azîz ibn Bâz a dit : “ Donner sa Zakât à ses proches qui sont en droit de la recevoir est mieux que la donner à d’autres qui ne sont pas de ses proches puisque dans ce cas, c’est une aumône et un acte qui entretient les liens de parenté. Sauf dans le cas où il s’agit de proche dont le fidèle à la charge et que tu leur donnes de l’argent de ta Zakât pour ne pas avoir à leur en donner dans le cadre de cette responsabilité financière, alors dans ce cas, il n’est pas permis de la leur donner… Plus loin il dit : même s’il s’agit de ton fils ou de ton père qu’il soit endetté auprès d’un tiers et ne puisse régler sa dette. Alors dans ce cas, il est permis de lui donner sa Zakât, soit, de régler ses dettes avec l’argent de sa Zakât, la dette de son père ou de son fils. À condition que cette dette n’ait pas été contractée pour des frais qui initialement relèvent de la responsabilité financière du fidèle. Dans ce cas, ce ne serait pas permis de régler cette dette avec sa Zakât de sorte à éviter toute ruse pour échapper à ses obligations financières au regard de qui il a la charge. Et aussi, de sorte que ceux dont il a la charge ne s’endettent pas puis que lui règle leurs dettes avec sa Zakât. » Fin de citation.
Cheikh Ibn ‘Uthaymîn a dit: “ Question : si le père est pauvre et que le fils n’a pas les moyens de prendre en charge son père, mais a tout de même une Zakât à payer. Lui est-il permis de la donner à son père ?
La réponse : il lui est permis de la donner à son père parce qu’il n’a pas pour obligation de subvenir à ses besoins, ceci parce que le fils ne possède rien. Dans ce cas, il ne s’affranchit pas d’une obligation. Sa Zakât sera donnée à son père ou à un autre. Et qu’y a-t-il de mieux du point de vue de la raison et à fortiori du point de vue religieux : donner ma Zakât à un étranger qui en tirera profit alors que mon père se tord de faim ?
La réponse : bien sûr que non, étant donné que je ne peux pas subvenir aux besoins de mon père, alors dans ce cas, il est possible de donner ma Zakât à mon père. » Fin de citation.
Quant à l’argent épargné, il faut en payer la Zakât s’il a été en votre possession durant un an, cela ne fait aucun doute. Et si votre père ne peut pas subvenir aux dépenses de mariage de votre sœur, alors vous pouvez lui donner de la Zakât de votre argent pour ce faire, selon les usages.
Et Allah sait mieux.

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