Depuis la fin du mois de mai dernier, un différend est survenu entre mon mari et moi. Il m’a délaissée pendant plus d’un mois. N’ayant pas supporté cette situation, je lui ai adressé plusieurs messages et l’ai supplié de me permettre de dormir avec lui dans la même chambre, mais il a refusé.
Durant la dernière semaine de juillet, il s’est emporté de colère et ses paroles m’ont blessée profondément, tandis que je le suppliais de s’arrêter. Par Allah, ma langue n’a jamais prononcé une parole déplacée ni contesté ce qu’il disait.
Quelques jours plus tard, il m’a demandé de partir chez mes frères pour qu’on puisse « discuter » à distance. Je lui ai répondu que je ne souhaitais pas voyager et que je n’en voyais pas l’utilité, mais sous son insistance, j’ai fini par accepter et j’ai voyagé le 12 août.
Pendant qu’il me conduisait à l’aéroport, je lui ai demandé quand je devais revenir. Il m’a répondu : « It is up to you » (c’est à toi de voir). Voilà maintenant plus de deux mois que je suis partie. Durant cette période, je lui ai envoyé plusieurs messages pour m’excuser.
Aujourd’hui, je l’ai appelé pour lui dire que j’étais fatiguée de rester loin, que je n’avais plus de moyens financiers, que ma maison me manquait et que je souhaitais rentrer. Lors de la discussion, il m’a dit : « Nous sommes séparés. » Je ne l’ai pas entendu prononcer de mots explicites de divorce, seulement cette phrase : « Nous sommes séparés maintenant. »
Dans un message, il m’a également écrit : « La séparation vaut mieux que l’épuisement psychologique. »
Cela est-il considéré comme un divorce ?			
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les deux expressions comportant le terme « séparation » (infiçal) ne constituent pas un divorce effectif, à moins que ton mari n’ait eu l’intention de divorcer en les prononçant. En effet, il s’agit ici d’expressions métaphoriques du divorce (kinâya at-talaq), c’est-à-dire des termes qui impliquent une idée de rupture, sans toutefois être des formules explicites.
Al-Khatîb ach-Charbînî, savant shafi‘ite, a dit dans Mughnî al-Muhtâj :
« Le critère de la kinâya (expression implicite) est tout mot ayant une connotation proche de la séparation, sans être couramment utilisé pour désigner le divorce, ni dans la loi religieuse, ni dans l’usage courant – comme “pars”, “sors”, etc. » (Fin de citation)
Et selon Ad-Dimyâtî, également shafi‘ite, dans I‘ânat at-Tâlibîn :
« Le jugement concernant la kinâya est que le divorce ne prend effet que si l’époux a l’intention de le prononcer. » (Fin de citation)
Nous conseillons donc que des personnes sages de ta famille interviennent pour tenter une réconciliation, en rappelant à ton mari de craindre Allah à ton égard. S’il ne t’a pas effectivement divorcée, qu’il te garde alors avec bienveillance ou te libère honorablement.
Et Allah sait mieux.
 
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