J’étais étudiant aux Etats-Unis et j’ai dû emprunter une somme d’argent au gouvernement américain et celui-ci payait les intérêts tant que je faisais des études. Pour des raisons personnelles, j’ai dû revenir dans mon pays où les conditions économiques ne sont pas très bonnes. Que me conseillez-vous de faire en priorité :
- M’acquitter de ma dette ?
- Me marier ?
- Accomplir le pèlerinage ?Tout en sachant que le montant de la dette est grand et qu’il me faudra beaucoup de temps pour m’en acquitter.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La première chose à faire est de vous repentir d’avoir pratiqué l’usure, Allah, exalté soit-Il, et Son messager ont déclaré la guerre à celui qui le fait. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :

« Ô vous qui croyez ! Craignez votre Seigneur et renoncez à tout reliquat d'intérêt usuraire, si vous êtes des croyants sincères * Et si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. Mais si vous vous repentez, vos capitaux vous resteront acquis. Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés. » (Coran 2/278-279)

Les conditions du repentir sont l’abandon du péché, le regret de l’avoir commis, et avoir la ferme intention de ne plus y revenir.

Que le gouvernement mentionné soit celui qui paye les intérêts cela ne change rien au fait que c’est de l’usure. Les prêts usuraires sont interdits, que ce soit vous qui payiez les intérêts ou un autre. Cela ne change rien à l’interdiction. En effet les emprunts à intérêt sont illicites.

Si vous ne craignez pas de commettre un interdit en ne vous mariant pas, commencez alors par vous acquitter de votre dette, même si cela prend beaucoup de temps. Le retard dans l’acquittement de la dette sans raison est une forme d’injustice conformément à un hadith du Prophète ().

Si en revanche, vous craignez de commettre la fornication si vous ne vous mariez pas, alors mariez-vous d’abord parce que dans ce cas vous êtes obligé de vous marier. Al-Dardîrî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Celui qui désire se marier et crains pour lui-même la fornication doit se marier même si les dépenses nécessaires au mariage proviennent d’un argent illicite. » (le livre d’al Dardîrî : 2/214). Comme nous l’avons mentionné, le mariage est un devoir pour celui qui craint de succomber à la tentation, le Hajj (pèlerinage) quant à lui, vient en dernier lieu parce qu’il n’est obligatoire que pour celui qui en en a la capacité. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] faire le pèlerinage est un devoir envers Allah pour quiconque en a la possibilité. » (Coran 3/97) Or, la personne endettée est considérée comme incapable d’accomplir le pèlerinage à moins que son créancier ne lui donne l’autorisation de l’accomplir.

Quant à celui pour qui le mariage n’est pas obligatoire, le Hajj doit être accompli en premier, après l’acquittement de la dette.