Salam aleikoum, J'ai lu à plusieurs reprises que pour qu'un acte soit accepté, il faut qu'il soit voué uniquement à Allah et qu'il soit conforme à la Sunna et au Coran. Je me pose une question : imaginons qu'un de mes proches soit en train de souffrir, je le réconforte donc parce que je l'aime et lui veut du bien, et non par recherche de la satisfaction d'Allah. Ou imaginons que je donne de l'argent à un pauvre car j'ai pitié de lui, sans rechercher la satisfaction d'Allah à ce moment-là. Ai-je bien agi ? Est-ce possible qu'Allah accepte cet acte ? Ai-je commis un shirk ? Pouvez-vous m'apporter une réponse avec des preuves ? Merci.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Beaucoup de oulémas sont d’avis que le serviteur n’est récompensé pour son œuvre que s’il a l’intention de la faire pour plaire à Allah. Ibn ‘Abd al-Barr (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Les actes ne sont considérés comme pieux par Allah qu’en fonction de leurs intentions, conformément à la parole du Prophète () : “Jamais tu ne feras une dépense, à la recherche de l’agrément d’Allah sans en avoir la récompense” (Boukhari et Mouslim). Ce hadith indique qu’une œuvre n’est récompensée que si elle est accomplie pour rechercher l’agrément d’Allah, exalté soit-Il. » (al-Tamhîd).
Al-Hâfizh ibn Hadjar (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Le hadith : “Jamais tu ne feras une dépense, à la recherche de l’agrément d’Allah sans en avoir la récompense” est conditionné par la parole : à la recherche de l’agrément d’Allah. L’obtention de la récompense dépend de cela et c’est ce qui est pris en compte. On peut déduire de ce hadith que la récompense d’une obligation augmente grâce à l’intention car le fait de faire des dépenses pour son épouse est une obligation et il y a dans le fait de l’accomplir une récompense. Si l’homme a l’intention de rechercher l’agrément d’Allah en faisant cela alors sa récompense augmente. Ibn Abî Djamra a dit : “Le Prophète () a accordé une attention particulière à la charité parmi les autres œuvres de bien et de bienfaisance”. » (Al-Fath)
Certains oulémas sont d’avis que le musulman est récompensé pour ses œuvres de bien, sans intention, en raison du fait que son intention générale de faire le bien et sa recherche, de manière générale, d’obéir à Allah, suffit.
Ibn Radjab al-Hanbalî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Allah, exalté soit-Il a dit : “Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme.” » (Coran 4/114). Il a fait donc de cela quelque chose de bien et il a fait que la récompense soit tributaire de l’intention sincère. Par contre si l’homme accomplit une bonne œuvre par ostentation, il sera châtié pour cela. Là où il y a une hésitation, c’est si la personne fait une œuvre sans émettre ni une bonne ni une mauvaise intention. Abû Sulaymân al-Dârânî a dit : “Celui qui fait une œuvre de bien sans avoir nourri d’intention, alors son intention d’avoir choisi l’islam comme religion à la place des autres religions lui suffit”. Apparemment ceci veut dire qu’il est récompensé entièrement, même sans avoir émis l’intention. En raison du fait qu’il a embrassé l’islam, il a choisi de faire de manière générale des œuvres de bien. Il est donc récompensé pour chaque œuvre qu’il fait avec cette intention”. » (Djâmi’ al-Ulûm wa al-Hikam).
Dans tous les cas, le fait que le musulman fasse ces œuvres est un bien et il y a dans celles-ci un intérêt et un profit pour lui et pour autrui. Cependant, le mieux et le plus complet pour le musulman est qu’il s’efforce autant qu’il le peut, de vouer exclusivement ses œuvres à Allah, qu’il nourrisse la bonne intention au moment de faire les œuvres et qu’il espère en obtenir la récompense. Cela est sans aucun doute plus bénéfique pour son cœur et plus grand en fait de récompense. Allah, exalté soit-Il, a dit : « Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme. » (Coran 4/114)
L’érudit 'Abd al-Rahmân al-Sa'dî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit en commentaire de ce verset : « Dès lors que ces choses sont faites, alors c’est un bien comme la restriction l’indique. Cependant, la totalité de la récompense et son caractère complet sont fonction de l’intention et de la sincérité exclusive. C’est pour cela qu’Allah a dit : “[…] Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme.” C’est pour cela qu’il convient au serviteur de nourrir l’intention de rechercher l’agrément d’Allah et de vouer sincèrement l’œuvre qu’il accomplit à Allah, en toute exclusivité, à chaque instant et dans chaque partie du bien afin qu’il obtienne cette immense récompense, qu’il s’habitue à la sincérité pour qu’il fasse partie des gens sincères et afin que sa récompense soit complète ; et peu importe si la chose voulue a lieu ou non car l’intention a été nourrie et il a lié à celle-ci ce qu’il lui est possible de faire. »
En raison du fait que l’aumône est un bien dès lors qu’elle est faite, on sait alors que, si celui qui l’a faite n’a pas eu l’intention de la faire pour obtenir l’agrément d’Allah, son œuvre n’est pas pour autant considérée comme étant un acte polythéiste sauf s’il n'a fait cela que pour être vu et entendu.
Et Allah sait mieux.
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