Nous avons versé un apport pour acheter une maison et nous l’avons financée par le biais d’un établissement islamique. Deux jours avant la transaction, nous avons découvert que cet établissement avait emprunté de l’argent à une banque usuraire, nous faisait payer le double des intérêts et prétendait agir selon la Charia. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas revenir sur cette transaction car les gens à qui nous avons acheté la maison ont acheté à leur tour une maison et attendent le reste de leur argent afin de la payer. Que devons-nous faire ? Nous est-il permis d’acheter la maison par le biais d'une banque à un taux d’intérêt faible puis de la revendre ou bien nous devons continuer dans cette soi-disant transaction islamique et verser des taux d’intérêts extrêmement élevés ? Que dit la Charia si nous achetons une maison avec intérêts puis que nous trouvons ensuite un acheteur ?
Nous sommes dans une impasse. Quelle est la solution ? Nous n’avions pas l’intention de pratiquer l’usure mais nous n’avons trouvé personne pour nous aider à acheter la maison sans transgresser la Loi islamique. Quel est votre avis ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Sachez qu’un emprunt est à la charge de celui qui l’a contracté et devient une dette pour lui. Cela vaut aussi bien pour un emprunt usuraire que pour tout autre emprunt. Les jurisconsultes disent que l’emprunt issu d’un contrat invalide est à la charge de celui qui l’a contracté.
S’il est prouvé que cet établissement emprunte de l’argent moyennant des intérêts usuraires, l’argent emprunté est à sa charge et devient une dette à son actif. Il n’y a pas d’inconvénient à traiter avec cet établissement à condition que la transaction soit à l’origine licite, qu’elle soit par exemple une vente à bénéfice (al-Murâbaha).
Le fait que cet établissement oblige ses clients à payer un pourcentage de bénéfice plus important que les intérêts perçus par la banque usuraire ne vous autorise pas à traiter avec cette dernière.
Nous attirons votre attention sur le fait que vous devez obligatoirement conseiller sincèrement les responsables de cet établissement et les mettre en garde contre les emprunts à intérêts usuraires. Djâbir () a dit : « Le Messager d’Allah () a maudit l'usure, celui qui s'en nourrit, l’usurier, celui qui établit les contrats de prêt à intérêt et les deux témoins, en disant qu'ils sont tous pareils. » (Mouslim)
Et Allah sait mieux.
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