Quel est le jugement pour qui possède un chandelier juif ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le chandelier mentionné est un des rites juifs dans leur fausse religion. Ils y allument des bougies durant leurs fêtes Et il ne fait aucun doute qu’en faisant l’acquisition d’un tel chandelier, le musulman les imite de façon évidente puisque, comme nous l’avons dit, c’est un de leur symbole religieux et il est sacré chez eux. Le Prophète () a dit : « Celui qui cherche à ressembler à un autre peuple n’est pas des nôtres. N’imitez pas les juifs ni les chrétiens. » Rapporté par Tirmidhi, Al-Tabrânî et jugé bon par Al-Albânî.
Aussi, la finalité de la législation quand elle défend de chercher à ressembler aux mécréants et enjoint d’agir différemment ne peut pas être compris si ce n’est en ayant une lecture exhaustive des textes de la législation. Or, il n’est pas possible d’exposer ces textes dans cette fatwa. En revanche, il vous est possible d’en prendre connaissance en lisant le livre de cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya intitulé Iqtida Al-Sirât Al-Mustaqîm Fî Mukhâlafat Ashâb Al-Jahîm (Les implications du droit chemin : s’opposer aux pratiques des damnés de l’enfer). A travers son argumentation, vous verrez comment il emploie les règles de la compréhension des textes scripturaires (Usûl Al-Fiqh) pour appuyer ses dires.
Le principe de base est qu’il est interdit d’imiter les mécréants dans ce qui relève de leurs spécificités dans leur religion, leurs vêtements, leurs fêtes et leurs actes de culte. Ce peut même être de la mécréance si cette imitation est totale et englobe tous les aspects. Ce peut être réprimandable si cela ne concerne que quelques aspects comme le fait de parler dans une autre langue que l’arabe ou jeûner uniquement le jour de ‘Âchûra pour imiter les juifs.
Nous reproduisons ici deux passages du livre d’Ibn Taymiyya qui contiennent quelques explications des finalités de la législation qui défendent d’imiter les mécréants et enjoignent de s’opposer à leurs pratiques. Ces passages contiennent quelques questions relatives aux fondamentaux de la jurisprudence à ce sujet.
Il a dit, qu’Allah lui fasse miséricorde :
« J’ai déjà alerté sur cette question dans ce livre : Allah a intimé l’ordre à Ses serviteurs de se conformer ou de s’opposer aux pratiques d’un peuple parce qu’il en va de leur intérêt. Cet intérêt réside et peut être réalisé par deux biais : soit par l’intention de se conformer à leurs pratiques, soit par l’état de fait qui résulte de la conformité à leurs pratiques. Et il en est de même pour ce qui est de s’opposer à leurs pratiques. En d’autres termes, adopter une pratique qui est conforme ou qui s’oppose à celle d’un peuple peut aller dans l’intérêt du serviteur ou peut constituer un méfait. Et si une pratique était exempte de toute conformité ou d’opposition à celle d’un peuple il n’en aurait pas résulté d’intérêt ou de méfait. C’est pour cette raison que nous tirons profit à nous conformer aux pratiques du Prophète () et des prédécesseurs, et nous accomplissons des actes qui, si eux ne les avaient pas faits, nous n’aurions eu aucun intérêt à les faire. En effet, se conformer aux pratiques du Prophète () et des prédécesseurs suscite leur amour et l’harmonie de nos cœurs et des leurs. Cela nous invite à nous conformer à d’autres de leurs pratiques. Et il y a encore bien d’autres avantages à le faire.
De la même façon, se conformer aux pratiques des mécréants peut constituer un méfait. Mais si les mécréants n’adoptaient pas certaines pratiques et que nous, de notre côté, nous les adoptions, cela ne constituerait aucun méfait pour nous.
Aussi, un ordre divin peut être exprimé en nous demandant de nous conformer ou de nous opposer à une pratique d’un peuple parce qu’agir ainsi comprend un intérêt ou un méfait pour le fidèle, et ce, même si le peuple en question ne la fait pas. Mais cette notion a été exprimée par les expressions de conformité et d’opposition à une pratique pour nous donner une indication et une définition. Ainsi, on comprend que se conformer à une pratique est une preuve que cela constitue un méfait. Et s’opposer à une pratique est une preuve que c’est un intérêt. Et dans ce cas, le statut de la pratique est déduit par une analogie dite indicative (Qiyâs Al-Dilâla) alors que dans le premier cas, le statut est nécessairement dicté par une analogie dite obligatoire (Qiyâs Al-‘Illa). Et il est possible que le statut d’un ordre divin réunisse les deux types d’analogie. Je veux dire ici que la sagesse réside dans la pratique même à laquelle on nous demande de nous conformer ou de nous opposer, ou réside dans la participation à cette pratique. Et c’est le cas dans la plupart des situations dans lesquelles on nous ordonne ou on nous défend de nous conformer à une pratique.
Il faut donc absolument être attentif à ces notions car c’est en les comprenant que l’on saisira le sens de l’interdiction divine de suivre la voie des mécréants et de nous conformer à leurs pratiques que ce soit dans tous leurs aspects ou certains d’entre eux. » Fin de citation.
Dans un autre endroit du livre, il dit, qu’Allah lui fasse miséricorde :
« Ce hadith – celui dont le texte est : « Quiconque imite un peuple, en fait partie. » - le moins qu’on puisse dire à son sujet est qu’il est interdit d’imiter un peuple, même si le sens apparent du hadith implique la mécréance de qui imite un peuple, comme il est dit dans ce verset : « Quiconque, parmi vous, déciderait de s’allier à eux deviendrait l’un des leurs. » Ce qui est identique aux propos de Abdullah ibn ‘Amr qui a dit : « Qui s’installe dans un pays mécréant et célèbre le jour de l’an et leurs fêtes et les imite jusqu’à sa mort alors il sera ressuscité avec eux le Jour de la résurrection. » On peut comprendre ces propos en disant que cette attitude pourrait le conduire à les imiter dans tous leurs aspects ce qui le mènerait nécessairement à la mécréance. Ces propos impliquent aussi qu’il est interdit de leur ressembler sous certains de leurs aspects. On peut aussi les comprendre dans le sens où il fait partie des leurs en proportion du socle commun pour lequel il leur ressemble. On en déduira le statut qui correspond à cet aspect de la ressemblance. Qu’il s’agisse de mécréance, de péché ou d’un rite. Dans tous les cas, le hadith implique qu’il est interdit de les imiter et la raison de cette interdiction est qu’il ne faut pas leur ressembler. Leur ressembler englobe le fait qu’une personne fasse un acte uniquement parce qu’un peuple le fait, et ceci est rare. Et aussi le fait qu’une personne fasse quelque chose dans un objectif particulier si cette chose est une pratique empruntée à ce peuple. En revanche, on ne peut pas affirmer qu’on imite un peuple si on fait quelque chose que cet autre peuple fait également sans qu’aucune des deux parties ne se soit inspirée de l’autre. Pourtant, il est possible que même ceci soit défendu de façon à ce que ne soit pas un moyen qui mène à leur ressembler et parce qu’agir ainsi est contraire aux préceptes religieux. » Fin de citation.
Nos propos peuvent donc se résumer ainsi : ressembler aux mécréants dans des caractéristiques qui leur sont spécifiques dans leur religion, leurs vêtements, leurs fêtes, leurs actes de culte, tout cela est interdit. Et cela peut même constituer une mécréance. Le musulman doit donc se méfier de cela.
Et Allah sait mieux.
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